Cycle menstruel classique : durée 28 jours, ovulation au 14e jour. Vraiment ? La fécondité de la femme est un sujet extrêmement complexe. Du point de vue médical, la durée « normale » du cycle est comprise entre 23 et 35 jours1. Mais l’ovulation ne se produit pas toujours pile à la moitié. De nombreuses femmes constatent des variations de durée du cycle dues aux bouleversements hormonaux selon l’âge, au stress, au changement d’environnement, etc. Ce n’est pas problématique en soi mais quand on veut absolument tomber enceinte, il y a une chose qu'on aimerait bien savoir : comment reconnaître les jours féconds du cycle ?
La plupart des grossesses se produisent à la suite d’un rapport sexuel le jour de l’ovulation ou dans les deux jours la précédant. Par conséquent, connaître son corps et certains signes d’ovulation facilite les choses. Ce n’est pas tout : s’il n’y a toujours pas de grossesse en vue après quelques « travaux pratiques », l'observation du cycle peut même aider à identifier la cause. Mais revenons tout d’abord à la situation idéale : à un moment donné du cycle menstruel se produit l’ovulation. À quoi la reconnaît-on ?
Il existe différentes méthodes d’observation du cycle féminin. Dans les années 20, les médecins Ogino et Knaus ont découvert le lien entre l’ovulation et le moment de la période suivante, posant ainsi les bases de la méthode du calendrier. Compte tenu de la durée variable des cycles, elle manque toutefois de fiabilité.
Quelques temps plus tard, on découvrit la corrélation entre température corporelle et ovulation. Le fait qu’il est plus facile de tomber enceinte lorsque la glaire cervicale est particulièrement liquide avait déjà été établi dès le milieu du XIXe siècle.
Dans les années 50, les médecins John Billings et Josef Rötzer ont révélé que les femmes pouvaient observer elles-mêmes quand elles sont les plus fécondes. Rötzer a perfectionné la méthode de la courbe de température et de la glaire cervicale pour mettre au point la « symptothermie ».
Au fil du temps, les femmes qui observent attentivement leur cycle ressentent bien les signaux de leur corps, même sans les mesurer. Sans évaluation correcte de la température, ils ne sont certes pas adaptés à la contraception mais parfaits pour augmenter les chances de grossesse.
Cette représentation précise du cycle s’avère particulièrement utile dans le cadre de la symptothermie lorsque la grossesse ne veut pas prendre. La courbe de température et d’autres observations permettent par exemple de déterminer s’il y a effectivement ovulation et la durée des deux moitiés du cycle.
Pour que la nidation de l’ovule fécondé réussisse, il est crucial que la période entre l’ovulation et les règles (la phase lutéale ou sécrétoire) soit suffisamment longue. Tous les cycles de 28 jours apparemment parfaits ne sont pas propices à la grossesse : il se peut notamment que l’ovulation se produise très tardivement et que la seconde moitié du cycle soit trop courte. Lorsque le plateau thermique est inférieur à 10 jours, il est possible que le cycle ne soit pas fécond. Si l’on constate que la période suivant l’ovulation est très courte, le médecin peut prescrire une analyse sanguine pour vérifier s’il y a un déficit de progestérone.
L’observation du cycle menstruel peut également permettre de trouver plus rapidement la cause et le traitement adéquat en cas de problèmes de fécondité. Hormis cela, de nombreuses femmes apprécient tout simplement de mieux connaître leur corps !
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Sources:
Natürlich und sicher – Das Praxisbuch: Familienplanung mit Sensiplan, Working Group NFP, 20th edition, Trias Verlag, ePub
Natürliche Familienplanung heute, Raith-Paula, Frank-Hermann, Freundl, Strowitzki, 4th edition