« Path to Parenthood" est une drôle d’expression, mais elle décrit parfaitement ce que mon mari et moi avons enduré.
Nous avons essayé de concevoir pendant six mois (en raison de notre âge), avec chaque mois une sensation de coup de poing dans le ventre parce que je n’étais pas tombée enceinte, jusqu’à ce que nous ayons recours à des traitements contre l’infertilité. Nous avons réalisé trois IIU avant de décider d’entreprendre une FIV. Je suis tombée enceinte dès le premier cycle de FIV et nous étions excités, tellement excités que nous l’avons annoncé à toute notre famille !
Puis, à 7 semaines de grossesse, j’ai commencé à saigner et je suis allée chez le médecin pour une échographie. Après un examen extrêmement long et silencieux, le docteur a déclaré : "Je suis désolé, vous avez perdu votre bébé." Je n’arrivais pas y croire. Je n’arrêtais pas de penser que je savais que j’étais toujours enceinte, que le docteur se trompait, mais je savais que dire ça à voix haute me ferait passer pour folle. C’était le week-end de la fête des Mères et nous l’avons passé en grande partie dans la maison, entre pleurs et torpeur.
Puis, quelques jours plus tard, après d’autres analyses de sang, ils ont constaté que mes valeurs étaient en hausse et m’ont renvoyée pour une nouvelle échographie. Celle-ci nous a permis de voir les battements du cœur, à la grande surprise de tous, sauf de la mienne, car je savais au fond de mon cœur que j’étais toujours enceinte. Nous sommes tous deux partis au travail et j’ai retrouvé ma sœur à son travail le soir même. En sortant du VTC, j'ai senti un flot de liquide et j’ai pensé "oh, s’il vous plaît dites-moi que je me suis fait pipi dessus." En fait, c’était une importante quantité de sang et j’ai fini à l’hôpital pour hémorragie. Là, on m’a fait passer une autre échographie et cette fois, ils n’ont rien trouvé et nous ont dit que j’avais fait une fausse couche complète et que même le sac gestationnel avait disparu.
Nous avons essayé une autre série de FIV, qui n'a pas abouti, avant de changer de médecin. Le Dr Nayak, du Reproductive Medicine Institute, s’est tout de suite montrée chaleureuse et amicale, et avait elle-même subi une FIV. Je lui ai expliqué que les traitements précédents m’avaient fait pleurer sans raison ou que j’avais l’impression que j'allais sauter au plafond. Elle m’a écouté et posé des questions. Elle a légèrement modifié mes médicaments pour que mon expérience soit positive lors de la prochaine série de FIV.
À la troisième série, on nous a annoncé que j’étais enceinte de notre fille Colette. C’était à la fois excitant, terrifiant, joyeux et difficile. J’avais constamment la nausée et je ne pouvais presque rien avaler, mais tous les signes indiquaient une grossesse normale et saine. Puis, à 21 semaines, lors d’une visite de routine chez l’obstétricien, j’ai eu une tension artérielle de 188/110 et on m’a envoyée à l’hôpital pour observation. J’ai été admise le soir même avec un diagnostic de prééclampsie sévère et on m’a dit que je resterais à l’hôpital jusqu'à mon accouchement. Je suis restée dans cette chambre pendant un peu plus de trois semaines avant que les médecins ne recommandent un accouchement par césarienne d’urgence. Colette est venue au monde en couinant bruyamment à 24 semaines et 5 jours. Elle était toute petite et a été emmenée à l’unité de soins intensifs néonatals avant que nous ayons eu la chance de la voir.
Les premiers jours avec mon premier enfant, ma fille, mon amour, ma Coco, se sont passés à mon chevet, dans une couveuse. Je n'ai pas eu l’occasion de la tenir, juste de glisser une main dans les ouvertures pour la poser sur elle. Elle a passé sa très courte vie dans cette minuscule couveuse jusqu’à ce que ses petits poumons soient trop petits pour faire tenir son immense esprit et qu’elle meure à l’âge de neuf jours.
Depuis son décès, nous avons créé la Fondation Colette Louise Tisdahl, dont la mission est d’améliorer les résultats de la grossesse, de l’accouchement, de la prématurité et de la petite enfance, ainsi que d’aider au processus de deuil par une assistance financière, l’éducation et la défense des droits. Le programme Colette a permis de soutenir plus de 600 familles et de distribuer plus de 600 000 dollars d’aide.
Nous avons également accueilli notre bébé arc-en-ciel, notre fils Elliott Miguel. Lorsque nous avons repris nos tentatives après la mort de Colette, j’ai réalisé que j'étais terrifiée à l’idée d’être à nouveau enceinte. Personne n’avait été capable de déterminer pourquoi j’avais fait une prééclampsie et, sans explication concrète, je trouvais très difficile de répéter le même processus, en espérant simplement de meilleurs résultats. Nous avons finalement choisi de faire appel à une (fantastique) mère porteuse pour notre embryon, et nous avons aujourd’hui la chance d’avoir notre magnifique fils à la maison, avec nous, notre premier enfant vivant après cinq ans d’efforts.